mes durs rêves formels sauront te chevaucher c’était l’automne. c’était l’automne et c’était la saison de la guerre. te souviens-tu de la guerre? moi, de moins en moins. mais je me souviens de l’automne. je vois encore les brouillards sur les prés à côté de la maison, et, au-delà, les chênes silencieux dans le crépuscule. les feuilles étaient tombées depuis septembre. elles brunissaient et m’évocaient alors l’esprit de ma jeunesse, et aussi l’esprit du temps. souvent j’allais au bois. je traversais les prés et je me perdais pour longtemps au-dessous des branches, dans les ombres, parmi les feuilles. une fois, avant d’entrer dans les bois, je me souviens qu’il y avait un cheval noir qui me fixait de loin. il était au fond du petit champ. j’imaginais qu’il me regardait, alors que probablement il dormait. pourquoi pense-je maintenant à ce cheval? je ne sais pas. peut-être pour la même raison je pense à tous ces mots j’ai ecrit au même temps. j’ai gardé la feuille où j’avais noté tout ce qui m’etait venu à l’esprit. a l’époque, je croyais qu’ils m’appartenaient, mais maintenant je sais que j’avais tort. a chaque fois que je les relis, je vois que je copiais seulement ce que quelqu’un m’avais raconté. –n’aie pas peur. je ne m’arrêterai pas. je dois découvrir cette clairière. et je ne m’arrêterai pas tant que je ne l’aurais pas trouvée. sais-tu ce qui me pousse à la chercher? eh bien…personne. ma femme est morte. ma femme, ma fille et mon fils sont tous morts. te souviens-tu comment ils sont morts? moi, de moins en moins. je ne me souviens que du temps. mes blessures ne sont plus mortelles, mais j’ai peur. j’ai peur de ne pas trouver cette clairière. je suis resté quelque temps à regarder les ombres, les feuilles et les branches. ensuite, quand j’ai quitté le bois, je ne voyais que le brouillard autour de moi. je ne pouvais voir ni la maison, ni les prés, seulement le brouillard. et bien sûr, le cheval noir avait disparu. filed under: misc | comments: Leave a commentLine and paragraph breaks automatic, e-mail address never displayed, HTML allowed:
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The book i hate Most on Earth is The Magic Mountain. Why? Beacause there is a nine-page passage in RUSSIAN in the middle of the book that Mann did not translate.
Did he presume readers of the class that he could expect might read his book would be fluent in Russian? Or was it some strange rebuke to people for not having troubled themselves to learn it?
I have no idea. Nor do I have any idea what is said in that passage. But it pisses me off mightily that Thomas Mann was such an arrogant wanker, because I love his writing.
Peace, Scott
Comment by tony k. — March 31, 2007 @ 6:05 am
still cute 4 ever
Comment by j.chu — March 31, 2007 @ 11:51 pm
a_la_lumiere is my new lj, if you would like to add it.
Comment by alyssa — April 2, 2007 @ 7:33 am
tu as un très bon niveau de français… ou alors ce texte n’est pas de toi ?
scott: ce texte n’est pas de moi–il est du livre < < house of leaves >> –mais je parle un peu le français. je prends un cours de français donc j’espère parler couramment!
Comment by NeimaD. — April 5, 2007 @ 12:53 pm