mes durs rêves formels sauront te chevaucher c’était l’automne. c’était l’automne et c’était la saison de la guerre. te souviens-tu de la guerre? moi, de moins en moins. mais je me souviens de l’automne. je vois encore les brouillards sur les prés à côté de la maison, et, au-delà, les chênes silencieux dans le crépuscule. les feuilles étaient tombées depuis septembre. elles brunissaient et m’évocaient alors l’esprit de ma jeunesse, et aussi l’esprit du temps. souvent j’allais au bois. je traversais les prés et je me perdais pour longtemps au-dessous des branches, dans les ombres, parmi les feuilles. une fois, avant d’entrer dans les bois, je me souviens qu’il y avait un cheval noir qui me fixait de loin. il était au fond du petit champ. j’imaginais qu’il me regardait, alors que probablement il dormait. pourquoi pense-je maintenant à ce cheval? je ne sais pas. peut-être pour la même raison je pense à tous ces mots j’ai ecrit au même temps. j’ai gardé la feuille où j’avais noté tout ce qui m’etait venu à l’esprit. a l’époque, je croyais qu’ils m’appartenaient, mais maintenant je sais que j’avais tort. a chaque fois que je les relis, je vois que je copiais seulement ce que quelqu’un m’avais raconté. –n’aie pas peur. je ne m’arrêterai pas. je dois découvrir cette clairière. et je ne m’arrêterai pas tant que je ne l’aurais pas trouvée. sais-tu ce qui me pousse à la chercher? eh bien…personne. ma femme est morte. ma femme, ma fille et mon fils sont tous morts. te souviens-tu comment ils sont morts? moi, de moins en moins. je ne me souviens que du temps. mes blessures ne sont plus mortelles, mais j’ai peur. j’ai peur de ne pas trouver cette clairière. je suis resté quelque temps à regarder les ombres, les feuilles et les branches. ensuite, quand j’ai quitté le bois, je ne voyais que le brouillard autour de moi. je ne pouvais voir ni la maison, ni les prés, seulement le brouillard. et bien sûr, le cheval noir avait disparu. filed under: misc | comments: 4 comments |
clatter, crash, clack! racket, bang, thump! rattle, clang, crack, thud, whack, bam! it’s music. filed under: misc and music | comments: 2 comments |
i LIVE. oh my god, i LIVE. pembroke welsh corgi. my dream animal. stumpy legs. i live. filed under: misc and youtube | comments: 3 comments |
i’m so not wanting to be back in new york. berkeley and san francisco were astoundingly beautiful. i’m new york in my soul, but i can’t say i won’t be tempted to move in ten or fifteen years. [more pics on my flickr.]
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one of my favorite things about new york city is that i can walk down the street at 2am and find a huge fashion print outside of bergdorf goodman, and then drunkenly lug it through the train system back to bushwick. can you picture me lugging this humongous thing around? it is almost as tall as i am, and very wide. i’m going to mount it and maybe paint my walls a fitting color. i’m going to california for a week with matt. we leave in the early AM. pretty pictures upon return, i hope. i got three grades back and they’re all a’s. i am worn out to the point of not functioning, though. yay, spring break. filed under: misc | comments: 5 comments |
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